Audience aux délégations du Diocèse d’Aoste et de la Congrégation des Chanoines du Grand-Saint-Bernard

Sainte Messe à l’occasion de l’Audience privée avec le pape François

Basilique Saint-Pierre au Vatican

11-11-2024

 

Saint Martin est célèbre pour un acte de charité. Alors qu’il était encore jeune soldat, il rencontra sur la route un pauvre tout tremblant à cause du froid. Il prit son propre manteau, le partagea en deux et en donna la moitié à cet homme. La nuit même, Jésus lui apparut en songe, souriant, enveloppé dans ce même manteau. C’est exactement ce que nous venons d’entendre: J’étais nu et vous m’avez habillé. Lors du Jugement dernier, Jésus adressera ces paroles à ceux qu’il mettra à sa droite, à ceux qui auront fait du bien. Ils demanderont alors: Seigneur, quand t’avons-nous vu? Tu étais nu et nous t’avons habillé? Et le Christ leur répondra: En vérité, je vous le dis: chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.

Pour reconnaître le Christ dans chacun de ces petits, il faut l’avoir approché dans sa Parole et dans ses Sacrements, avec foi et un coeur ouvert à la grâce. Homme de prière, Martin laissa le Christ le saisir tout entier. Son existence fut caractérisée par la recherche de la simplicité et de l’humilité. Appelé contre son gré à l’épiscopat, il demeura le moine qu’il avait voulu être dès son adolescence. Il eut à coeur d’avoir à ses côtés, près de Tours, une communauté monastique pour mener une vie de louange à la gloire de Dieu et pratiquer les vertus chrétiennes, en particulier le pardon reçu et donné. La prière et la pratique de la fraternité ont fait de lui ce que dit le prophète Isaïe: L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le coeur brisé… Martin, homme spirituel, homme de la charité fraternelle, devient le grand évangélisateur des campagnes. Son exemple soit pour nous un appel à répandre l’Evangile de nos jours.

Comment pouvons-nous proposer l’Evangile à un monde qui parait indifférent, même contraire ? Laissons la parole du Christ nous saisir et mettons-la en pratique dans la vie de chaque jour! Nous avons reçu des dons variés, mais dans un même Esprit. Les uns se dévouent davantage à l’animation de la communauté, notamment pour rendre la liturgie vivante et belle; d’autres se mettent plus spontanément au service des pauvres, des étrangers, des malades; d’autres sauront mieux porter à leurs frères et soeurs la Bonne Nouvelle pour leur dire comment le Christ éclaire les chemins de la vie. Que chacun accueille dans la prière ce que l’Esprit lui suggère, que chaque baptisé, à tout âge, prenne sa part de responsabilité et de service, dans la communauté et surtout cultivons la charité, la compréhension réciproque, fuyons les divisions et les critiques. Ces derniers jours à Aoste nous avons rappelé Mgr Blanchet à cinquante ans de sa mort. En assumant son ministère (1946) il adressait ces paroles au Clergé, mais elles s’adaptent à nous tous : « Que la prière de N.S. à son Père « ut sint unum – qu’ils soient un » se réalise de plus en plus en nous. L’union-charité pratiquée entre nous attirera sur nos personnes et sur notre apostolat les bénédictions du bon Dieu…. Semons à pleines mains et à plein coeur tout ce qui est de nature à apaiser les contrastes… Notre mission n’est pas de déchirer mais de raccommoder ; n’est pas de meurtrir mais de guérir». Notre charité, sur la route tracée par saint Martin, puisse rejoindre tous les hommes et leur dire, parfois même sans parole proférée, qu’ils sont aimés par Dieu !

 

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