Messa degli Artigiani

Fiera di Sant'Orso 2024

30-01-2024

 

Chers frères et sœurs, nous avons écouté dans la première lecture les paroles que Tobi adressait à son fils, au moment de son entrée dans l’âge adulte.
Il me semble que les mêmes paroles pourraient se trouver sur la bouche de Saint Ours qui veille sur nous et qui nous montre un moyen pour redécouvrir l’espérance et les forces intérieures nécessaires afin de construire un avenir de paix pour l’humanité.

Chaque jour, mon enfant, souviens-toi du Seigneur.
Notre monde efface la présence de Dieu et favorise l’indifférence. Souvent nous-mêmes, les croyants, nous risquons de vivre comme si Dieu n’existait pas et nos jeunes grandissent sans se poser sérieusement la question de Dieu.
Se souvenir de Dieu. Il s’agit d’une provocation que nous fait saint Ours : un monde sans Dieu est-il un monde plus humain, plus libre, plus juste ? Et, surtout, la vie de l’homme est-elle plus pleine, réalisée, heureuse ?
Nous admirons les œuvres de charité pratiquées par saint Ours et son attention envers toutes les créatures. D’où lui venaient cette générosité et cette prévoyance. Il suffirait de relire sa vie pour répondre : il avait entendu la parole de l’Ecriture qui identifie le pauvre avec la personne du Christ et présente l’univers comme l’œuvre de Dieu, confiée à l’homme afin qu’il la sauvegarde et la transmette de génération en génération comme le don de Dieu pour tous les hommes de tous les temps. Il avait entendu la Parole et il la mettait en pratique, soutenu par la prière qu’il élevait au Ciel maintes fois pendant le jour et pendant la nuit. La source de toute sa vie était la foi en Dieu et non pas un Dieu indéfini, mais le Père de Notre Seigneur Jésus Christ, le Dieu qui a envoyé son Fils dans le monde pour que le monde soit sauvé par Lui.

Garde-toi de pécher et de transgresser ses commandements.
Voilà une autre provocation : existe-t-il encore le péché ? Aujourd’hui nous pensons qu’au fond tout ce que l’homme fait est bien pourvu que cela ne nuise à personne. Il n’est même plus concevable qu’il existe une loi morale qui nous dépasse et nous précède. Imaginer qu’il existe des commandements divins auxquels il faut obéir semble être une violence contre la liberté de l’homme et sa conscience. Saint Ours nous rappelle que la liberté, pour s’exprimer, a besoin de la vérité qui marque la frontière entre le bien et le mal. Ce délicat discernement est l’œuvre d’une conscience guidée par la raison, certes, mais aussi éclairée par la Parole de Dieu. Les commandements de Dieu ne sont que des chemins balisés de vérité qui permettent à la liberté de marcher vers la pleine réalisation de la personne.

Fais ce qui est juste tous les jours de ta vie et ne marche pas dans les voies de l’injustice.
Saint Ours nous encourage à être honnêtes, à respecter la justice et la légalité dans notre travail et dans nos relations personnelles et sociales. Si nous voulons vraiment la paix, si nous voulons qu’il y ait un avenir pour nos enfants, nous devons nous convertir dans les choses quotidiennes, en fondant nos pensées, nos paroles et nos actions sur le respect de la dignité de chaque personne, sur la non-violence, sur la justice sociale, sur la solidarité, l’accueil et l’aide à ceux qui en ont besoin. Et il ne s’agit pas seulement de gestes à accomplir, mais d’une conversion culturelle et morale qui touche le fond du cœur et de l’intelligence.

Ne détourne ton visage d’aucun pauvre, et le visage de Dieu ne se détournera pas de toi.
Enfin notre saint nous invite à l’imiter dans la pratique des œuvres de miséricorde. La parabole de l’Evangile que nous venons de proclamer n’était pas pour lui simplement un appel idéal, mais une indication précise qu’il a cherché à vivre. Pour accomplir les gestes d’attention et de partage, dont parle Jésus, il est nécessaire d’apprendre à ne pas détourner notre visage et à nous apercevoir de ceux qui marchent à nos côtés et de ceux qui souffrent partout dans le monde. Il nous faut partager l’attitude du bon Samaritain qui, arrivant auprès de l’homme dépouillé et roué de coups, le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures …le conduisit dans une auberge et prit soin de lui (Mc 10, 33-34).

Chers frères et sœurs, je demande à saint Ours d’intercéder pour que chacun de nous puisse vivre la béatitude évangélique : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous… Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !

Ainsi soit-il !

 

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